Analyse Gloria  RV 589 Vivaldi 

 

GLORIA :

en ouverture l'orchestre expose 2 motifs simples et énergiques l'un de sauts d'octaves à l'unisson puis un pentacorde descendant de doubles croches 

le choeur entonne triomphalement le chant des anges sur un rythme pointé à la gloire de Dieu en contraste avec les valeurs longues de  « in excelcis » en chromatismes serrés 

les cordes , trompette et hautbois s'unissent aux voix pour célébrer l'allégresse de la naissance du Christ 

ET IN TERRA PAX

en contraste avec la lumière céleste de l'entrée le second mouvement plonge dans l'obscurité du relatif si m

le climat dramatique créé par la progression harmonique audacieuse et les entrées successives des voix sous-tend pourtant un texte apaisé «  paix sur terre aux hommes de bonne volonté »

c'est la force de l'imploration que soulignent les entrées fléchissantes des violons telles des larmes 

Vivaldi insiste sur « bonae voluntatis » par les tremblements répétitifs des cordes et la bc qui souligne la conduite harmonique .

LAUDAMUS TE

reprend de l'énergie avec un tonique allegro binaire en SOL M

l'orchestre prélude le subtil et ingénu duo à la tierce des soprani soli en imitation avec les violons regroupés 

le «  glorificamus te » conclut par de savoureux frottements pour laisser place à la ritournelle de l'orchestre

GRATIAS AGIMUS TIBI 

prélude en forme de plain-chant homorythmique en mi m

la cadence suspensive de dominante appelant dans la conduite du texte au

PROPTER MAGNAM GLORIAM

c'est le centre de l'oeuvre 

l'écriture contrapuntique colla parte illustre par les vocalises la gloire de Dieu en Majesté 

un 2ème motif module vers le majeur du 

DOMINE DEUS

le hautbois obligato apporte sa sonorité pastorale au rythme ternaire de la sicilienne

la bc joue ostinato les intervalles 

le dialogue en imitation avec la soprane soliste converge vers  les  mélodies superposées à la tierce 

la tonalité surprenante de DO M suggère l'apaisement du Dieu consolateur

DOMINE FILI

les 8 mesures de l'orchestre encadrent le choeur sur des rythmes pointés inspirés du style français 

les syncopes au violons s'entrechoquent avec le ternaire 

DOMINE DEUS

la déploration pathétique de l'alto solo s'expose en phrases descendantes et chromatismes avec le seul soutien de la bc 

choeur et orchestre psalmodient la prière en affirmant l'harmonie 

la bc réaffirme le thème initial et le pathétique ré m 

QUI TOLLIS PECCATA MUNDI

rupture tonale audacieuse et même utilisation du triton banni diabolus in musica sur «  tollis » 

l'orchestre en  doublant les voix amplifie la supplique

QUI SEDES AD DEXTERAM

les ritournelles et marches harmoniques s'inspirent du style du concerto dont la voix d'alto est la soliste 

le si m atténue un peu la légèreté du discours musical sensé évoquer la miséricorde divine

QUONIAM TU SOLUS SANCTUS

version abrégée de l'ouverture Gloria qui aurait pu être la conclusion si la tradition  baroque n'appelait à terminer par une fugue

CUM SANCTO SPIRITU

le choeur introduit une double fugue majestueuse construite sur 2 sujets de caractères opposés                  

le 2ème s'impose progressivement pour conclure par un « Amen » traversé  par les rayons lumineux des  hautbois et trompette

cette section devait être appréciée car on la retrouve presque identique dans le gloria RV 588

en fait pour la conclusion  Vivaldi s'est approprié une  fugue du compositeur  Giovanni Maria Ruggieri datée de 1708 ( classée Gloria Ahn 23 ) , la pratique de «  l'emprunt » retravaillé -le pasticcio- était courante à l'époque ,Vivaldi condense en 1 seul choeur l'oeuvre originale à 2 choeurs et accorde plus d'attention à la trompette 

 

Yves Wuyts